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– Sans aucun doute. Lui seul peut avoir conçu l’idée d’un pareil crime.

– Mais alors, interrogea Alban très perplexe, que me conseillez-vous ? Dois-je avertir M. Bouldu, ou déposer une plainte contre Jonathan ?

Le docteur réfléchit un instant.

– Déposer une plainte, répondit-il, je ne vous y engage pas. Vous n’avez ni preuves ni témoins. Jonathan, appuyé par Bouldu, niera effrontément, prétendra que vous ne l’accusez que par rivalité scientifique. Dans le doute, la justice s’abstiendra…

– Mais ces outils que j’ai gardés ! interrompit Alban. Voilà des pièces à conviction.

– Ces outils ne constituent pas des pièces à conviction. On en trouve des milliers de pareils dans tous les ateliers d’ajustage, et même chez tous les quincaillers.

– Dans ce cas, je n’hésite plus. Je vais aller tout raconter à M. Bouldu. Sa première fureur passée, il me donnera probablement raison.

– Je vous aurais proposé, moi-même, de vous y accompagner, si je ne le connaissais trop bien pour savoir qu’il ne voudra pas écouter, de nous, un seul mot d’explications. Il ne verra dans notre récit, qu’une nouvelle machination de notre part, pour perdre son cher Jonathan. Il nous mettra à la porte, et nous abominera d’invectives. L’Américain, d’ailleurs, a dû prendre les devants et lui expliquer les faits à sa façon… Avec tout