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– Avec ces outils, ricana-t-il, j’ai de quoi démolir, en dix minutes, le plus bel aéroscaphe du monde… Et si je rencontre quelqu’un, malheur à lui !…

Aux abords de l’atelier, tout était silencieux.

Pas une lumière ne brillait entre les interstices de la palissade.

– Personne, murmura Jonathan. Ils sont tous partis !… Voilà le moment ou jamais !

Il se hissa pour enjamber la clôture.

Mais, à ce moment, une poigne de fer le saisit à la gorge, et il se trouva face à face avec Alban.

– Que faisais-tu là ? lui demanda celui-ci en le secouant rudement.

L’Américain tremblait de tous ses membres.

Les outils, qu’il avait apportés, avaient roulé à terre ; et dans la pénombre, Alban les avait aperçus.

Il comprit tout.

– Tu venais, s’écria-t-il, pour détruire le résultat des découvertes que tu as d’abord essayé de me voler !… Tu es le dernier des misérables ! Je devrais te livrer à la justice, ou te tordre le cou comme à un animal nuisible !

Le Yankee, haletant, à demi étranglé, n’avait garde de répondre.

– Tiens, ajouta l’acrobate avec dégoût, je te méprise trop… Tu n’es même pas capable de me nuire.

Et d’un formidable coup de poing, Alban l’envoya rouler à quelques mètres de là.