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Quoique l’exemple et les conseils paternels les eussent endurcis aux batailles, ils étaient, au fond, d’un tempérament très paisible.

Karl et Wilhelm adoraient l’herborisation et l’étude des insectes.

Dans les bois qui avoisinent Saint-Gond, ils faisaient de longues promenades, interrompues à chaque clairière, par de petits pugilats hygiéniques.

Quand à Ludwig et à Pétrus, ils étaient encore trop jeunes pour avoir une vocation bien marquée.

Ils se contentaient, pour le moment, de se bourrer d’énormes tartines, et de se chamailler, toute la journée, avec leur petite sœur Dorothée.

Au demeurant, les Van der Schoppen, grands et petits, vieux et jeunes, se ressemblaient tous.

Ils avaient les mêmes yeux, bleus et clairs, à fleur de tête, la même tignasse blonde ébouriffée, les mêmes faces rondes et roses, et les mêmes gestes, maladroits et lourds.

Yvon Bouldu, tout en étant en excellents termes avec Karl Van der Schoppen et ses frères, ne leur gardait pas, dans son affection, la même place qu’à Ludovic et à sa sœur Alberte.

Il tenait les petits Allemands pour de bons camarades, un peu bruyants, un peu batailleurs, et c’était tout.

À Ludovic, au contraire, il donnait toute sa confiance, ne lui cachant rien, et ne lui ménageant même ni les conseils ni les leçons.

Aussi, le jeune homme passa-t-il tout l’après--