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ses camarades plus âgés que lui, et pourtant accablés de leçons et de répétitions.

Tout enfant, il s’était passionné pour l’étude, dont on avait su lui faire goûter le charme, en lui en évitant l’amertume.

Ce système avait même si complètement réussi que, parfois, le docteur craignait d’avoir été trop loin, d’avoir forcé la croissance de ce jeune cerveau.

À certains jours, Ludovic posait à son père des questions effarantes, des questions qui étaient plutôt d’un savant déjà avancé dans sa carrière que d’un enfant.

Ces questions rendaient soucieux le docteur.

Il se demandait, avec inquiétude, si plus tard, devenu homme, Ludovic ne perdrait pas ses brillantes facultés ; si, faute d’un développement graduel et modéré, il n’était pas destiné à devenir, comme la plupart des petits prodiges, un homme fort ordinaire dans la suite de sa vie.

– Pourtant, réfléchissait-il, on ne peut pas dire que je l’ai surmené. Je ne lui ai jamais dit de travailler. Il a étudié toujours avec plaisir, et j’ai dû, bien des fois, me fâcher pour l’envoyer à la promenade, ou lui cacher des volumes qu’il me réclamait avec insistance

Ludovic était d’une grande vivacité d’intelligence, et d’une extrême sensibilité de tempérament.

Il voulait comprendre tout ce qu’il voyait ; et tout ce qu’il avait compris, il voulait le réaliser.