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au docteur Rabican, et trouvait que Bouldu avait agi avec beaucoup trop de violence et de précipitation.

De plus, le bon et naïf Van der Schoppen, nourrissait contre Jonathan, une instinctive animosité. Ce serviteur trop habile, qui trouvait moyen d’avoir presque toujours raison, lui était antipathique au premier chef.

Néanmoins, Van der Schoppen, qui était la douceur même, se trouvait très peiné de la colère et du chagrin de son ami.

Pour ne pas encore augmenter sa déconvenue en lui donnant tout à fait tort, il le consola par de prudents raisonnements, qui finirent, peu à peu, par rasséréner le bouillant météorologiste.

– Croyez-le bien, dit-il, le problème de la navigation aérienne est beaucoup trop complexe, beaucoup trop délicat pour que vos adversaires l’aient ainsi résolu du premier coup. Ils ont peut-être réalisé des perfectionnements sérieux, je ne le nie pas ; mais, de là à la solution complète et définitive, il y a loin.

– Ils ont trouvé le moteur à poids léger ! gronda rageusement Bouldu… Avec cela, leur succès est certain.

– Vous raisonnez comme un enfant, reprit paternellement Van der Schoppen. En admettant que vous ayez raison, vous savez bien que, dans une tentative aussi difficile, il suffit de négliger un détail, d’oublier de prendre une précaution élémentaire, pour amener un échec complet.