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trôleur sur une ligne de tramways électriques, placier en machines à écrire, émailleur dans une fabrique de dents artificielles, enfin contremaître dans une usine d’appareils électriques.

Là, il avait trouvé sa voie.

Une fois au courant des procédés de fabrication de la maison qui l’occupait, il les avait vendus à une maison rivale. Son ancien patron avait fait faillite.

Six mois après, il recommençait la même fructueuse opération avec un industriel plus riche que celui qui avait payé une première fois sa trahison.

Depuis cette époque, il avait continué, passant d’atelier en atelier, d’usine en usine, trahissant tout le monde, et ne laissant derrière lui que ruines et que désastres.

Quoique la morale publique soit peu scrupuleuse, en Amérique, sur ces sortes d’agissements, Jonathan avait fini par en éprouver les inconvénients.

Il avait fait quelques séjours forcés dans les pénitenciers, et s’était vu, à plusieurs reprises, appliquer de magistrales corrections par quelques-uns de ses anciens patrons. Une fois même, il avait dû garder l’hôpital pendant six mois.

À la longue et quoiqu’il prît la précaution de changer de pays le plus souvent possible, il était devenu si connu dans le monde de l’industrie que personne ne voulait plus l’employer.