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– Si seulement nous avions le moteur à poids léger, dont j’avais eu la première idée, et qu’ils ont, paraît-il, fait exécuter, nous pourrions entrer en lutte avec eux, construire, nous aussi, un dirigeable, et arriver bons premiers dans la solution du problème.

– Tu es stupide, s’écria M. Bouldu en gesticulant avec fureur. Nous n’avons ni le moteur, ni les capitaux suffisants. Je ne suis pas riche comme ce coquin de Rabican, pour sacrifier un million en expériences… Tiens, je te défends de m’adresser la parole.

Jonathan marmotta une réponse incompréhensible, et se tint coi.

Histoire étrange que celle de ce Yankee, qui avait parcouru tous les pays du monde, et était au courant de toutes les inventions. Il était entré au service de M. Théodore Bouldu sur la recommandation de trois célèbres industriels américains. Pourtant, il eût été incapable de fournir de nettes explications sur son passé.

Il y avait en lui du domestique et du savant, du reporter et de l’industriel, du coureur d’aventures et de l’espion.

Jonathan Alcott avait fait tous les métiers. Né dans les faubourgs de Springfield, dans l’Illimois, d’un sollicitor qui avait fait de mauvaises affaires, Jonathan s’était, dès quinze ans, évadé de la maison paternelle, pour tâcher de gagner sa vie d’une façon indépendante.

Il avait été, tour à tour, commis épicier, con-