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que tout le monde attaque, et qui a raison contre tous.

Mme Rabican se retira, pour accompagner sa fille Alberte à son cours de danse ; et le docteur eut bientôt oublié, dans une passionnante expérience sur la vitalité des cellules nerveuses, les sentiments de mauvaise humeur que venait de lui causer la déplorable sortie de son ancien camarade.

Il n’en fut pas de même de son adversaire. Théodore Bouldu rentra chez lui, dans un état de fureur à peine concevable.

Il rabroua Marthe, la vieille bonne, tança vertement son préparateur Jonathan, dont les sourires ironiques l’agaçaient, et envoya même promener Yvon, qui essayait de se faire expliquer par son père, les raisons de cet emportement.

– Tout ce que j’ai à te dire, vociféra-t-il, c’est que, désormais, je t’interdis expressément de fréquenter les Rabican, et d’adresser la parole à Ludovic ou à Alberte.

– Mais, mon père, objecta timidement Yvon…

– Je te défends même de les saluer, entends-tu ? Je les mets à l’index ; je les maudis ; je les excommunie… Va travailler ; et surtout ne t’avise pas de me désobéir.

Yvon se retira, le cœur gros. Il adorait le docteur et sa famille.

Privé, de bonne heure, de sa mère, il avait presque retrouvé, près de Mme Rabican, l’affection et les soins dont il était privé. Il passait la moitié de ses journées à l’institut, et considérait