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Théodore Bouldu, qui avait déjà franchi le seuil de la porte, se retourna, et lança, dans un geste foudroyant :

– Non, jamais je ne te reverrai. Tu as aidé à me dépouiller ; tu es un faux bonhomme et un faux savant !

Sur ces paroles, il partit brusquement et le docteur l’entendit descendre, quatre à quatre, les escaliers. À ce moment, Mme Rabican, qui venait de voir le savant Bouldu traverser la cour d’entrée, au galop, en gesticulant, pénétra dans le cabinet de travail de son mari qui, en peu de mots, la mit au courant.

Elle partagea le chagrin que le docteur éprouvait de sa rupture avec un ancien ami, surtout dans de semblables conditions.

– Tu as pourtant raison, dit-elle… Ce M. Bouldu est un être insociable. Pourtant j’éprouve beaucoup de contrariété de ce qui vient d’avoir lieu. Son fils Yvon était, pour notre Ludovic, un excellent camarade. Sa fréquentation exerçait, sur lui, une heureuse influence… Désormais, ils ne pourront guère se voir.

– Je ne m’oppose pas à ce qu’Yvon continue ses visites ici… Bouldu m’en veut, mais moi je ne lui en veux nullement. Il est victime de son malheureux caractère… En tout cas, reprit le docteur, avec vivacité, notre rupture avec les Bouldu dût-elle être définitive, je ne pouvais pas faire autrement… Comme savant et comme honnête homme, je devais prendre le parti d’Alban,