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ture entre deux couches aériennes. L’air froid descend à la place de l’air chaud qui monte. C’est la température élevée du sol, dans les régions équatoriales, qui produit les vents alizés.

Partant de ce principe, le professeur Bouldu proposait d’installer, au centre du désert saharien, une série de gigantesques lentilles. Elles auraient, selon lui, décuplé la puissance du soleil tropical, et auraient suffi à produire un simoun artificiel qui, prenant l’autre simoun en travers, l’eût fait dévier et l’eût dirigé, par-delà l’Atlantique, chez les Yankees ou les Brésiliens. De cette façon, les colonies africaines eussent pu entrer dans une voie de prospérité jusque-là inconnue ; et les Provençaux eux-mêmes eussent été, une fois pour toutes, débarrassés du sirocco, répercussion affaiblie du grand courant atmosphérique saharien, qui vient briser ses dernières colères contre les glaciers des Alpes.

En dehors de ces projets, scientifiquement vraisemblables, mais peu pratiques, le savant breton avait doté une grande cité industrielle de ventilateurs puissants, dont l’installation avait, en quelques mois, fait diminuer le chiffre des décès de cinquante pour cent.

Le ventilateur Bouldu, en progrès sur celui du suédois Oscar Ostergren et sur les éventails électriques employés aux États-Unis, se compose essentiellement d’une immense tourille de métal remplie d’air liquide et surmontée d’un arbre à