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devaient faire d’elle, plus tard, une femme supérieure.

Seul, Ludovic donnait parfois quelques inquiétudes à son père. D’un cœur excellent, d’une mémoire prompte et sûre, d’une intelligence très vive, il montrait une telle pétulance, dans ses désirs et dans ses caprices, un tel entêtement dans ses plus folles imaginations, que le docteur craignait, parfois, d’avoir, plus tard, beaucoup de peine à le diriger.

— Vous avez vu ce petit bonhomme, dit-il, quand Ludovic eut refermé la porte, il m’effraie quelquefois par son trop d’imagination… Bon cœur, mais mauvaise tête… Il raffole de vous et de vos ballons.

— Mais il n’y a pas de mal à cela, reprit Alban, dont le sourire ironique s’accentua… Ne tient-il pas en cela de son père ?

— Vous me faites songer, dit le docteur dont les longues mains sèches s’égarèrent nerveusement dans le fouillis des papiers et des plans, que je vous ai déjà fait perdre une heure, et qu’il faut en finir au plus vite avec ces signatures…

Alban relut les papiers timbrés, qu’il avait mis de côté lors de l’arrivée de Ludovic, et que le docteur cherchait inutilement parmi les épures.

— Alors, dit Alban, il ne vous reste plus qu’à signer.

— C’est bien. Passez-moi la plume… Il est