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– Vous ne voulez faire de tort à personne, vous, dit-il… Mais Van der Schoppen est une canaille ! Je lui pardonnerais encore s’il ne m’avait pas pris en traître… Taper sur un pauvre homme, malade et sans défense, c’est indigne !

– Avouez, riposta le docteur, que vous vous êtes tout de même bien défendu.

– Pour ça, oui. Il a trouvé à qui parler ! Je lui ai donné une leçon de boxe française dont il se souviendra longtemps.

– Il faut vous dire, interrompit Mme Velut, que mon mari, monsieur le docteur, est un ancien moniteur à l’École de Joinville-le-Pont.

– Vous, monsieur Rabican, fit remarquer le garde-chasse après un silence, je vous connais bien. J’ai logé, pendant quelque temps, un ouvrier qui travaillait au ballon que vous avez lancé dans le parc.

– Robertin ?

– Non, l’autre, Rondinet… Il m’a même emprunté, pour garder les ateliers, un de mes chiens, Noiraud, auquel je tenais beaucoup… Le matin du lancement on a retrouvé le cadavre de la pauvre bête, que quelqu’un avait certainement empoisonnée… Rondinet est reparti le même jour pour Paris, sans m’avoir vu ; et je n’ai pas été, d’ailleurs, indemnisé de la perte de mon chien.

– Il fallait venir me trouver, dit vivement le docteur, devenu tout à coup soucieux ; mais je vous paierai ce qu’il faudra.