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notre avarie. Si je ne réussis pas, nous tenterons, à nos risques et périls, une descente dans le voisinage de quelque grande ville d’Autriche ou de Russie, où je puisse trouver des ouvriers capables de remettre tout en état pour le retour.

– Mais si nous nous cassons le cou dans la descente !

Alban demeura silencieux, les sourcils froncés de contrariété.

Il ne se dissimulait pas qu’il était autrement dangereux, avec un appareil aussi lourd que la Princesse des Airs, d’opérer une descente, qu’avec un aérostat ordinaire, ce qui n’eût été qu’un jeu pour lui.

Après un silence, il reprit :

– J’avoue que je ne me résoudrai à descendre que lorsque j’y serai absolument contraint. Je suis responsable ici de quatre existences. Je tiens à vous ramener sain et sauf à votre père. De plus, en admettant que j’arrive à vous débarquer tous heureusement, l’aéroscaphe sera toujours fortement endommagé, et peut-être même hors de service. Ce sera pour le docteur Rabican, qui m’a commandité, une perte d’argent considérable ; pour moi, l’humiliation d’une défaite, la ruine de mes espérances, l’ajournement à une époque indéterminée de la solution du problème de la navigation aérienne.

– Vous pourrez, plus tard, retrouver Jonathan, et lui faire payer chèrement cet insuccès !

– Oh ! Jonathan, je le retrouverai toujours ;