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– M. Bouldu, ajouta Alban, je me plais à lui rendre justice, malgré notre inimitié, a fait faire de grands pas à cette science. D’ici peu d’années, tous les courants atmosphériques seront prévus, connus et classés.

– Mais, interrogea Ludovic avec vivacité, le courant atmosphérique qui entraîne la Princesse des Airs est-il variable ou invariable ?

– Il tient le milieu entre les deux. C’est ce qu’on appelle un vent dominant. Il est, d’ailleurs, noté sur une des cartes de mon atlas.

– Alors, s’écria l’enfant, vous savez où nous allons !

– Certainement… Le courant atmosphérique qui nous porte part de la France, traverse l’Allemagne, l’Autriche et la Russie du Sud, franchit le Caucase, et va se perdre vers les régions de l’Himalaya et du centre de la Chine. Il est même probable qu’il se continue plus loin ; mais la science météorologique demande des observations longues et minutieuses, qu’il ne sera pas possible de faire, sans doute d’ici longtemps, dans ces régions presque inexplorées.

– Nous pourrions les faire, nous !… s’écria Ludovic avec la folle présomption de la jeunesse.

– Si nous étions dans d’autres conditions, je ne dis pas. Par malheur, nous pouvons dire qu’en ce moment, l’aéroscaphe, littéralement, ne bat plus que d’une aile… Mon projet est tout simplement de faire un dernier effort pour réparer