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quête d’un aliment, rampent sur le roc… L’air, dont nous absorbons l’oxygène en respirant, et que nous saturons d’acide carbonique, est ramené à sa pureté primitive par les végétaux qui, eux, absorbent l’acide carbonique et dégagent de l’oxygène. Rien ne demeure inactif dans la nature… Nous-mêmes, en ce moment, non seulement nous sommes emportés autour du soleil avec une vertigineuse vitesse, en même temps que la terre, dont l’air forme comme la dernière écorce, mais nous progressons très rapidement à travers cette même atmosphère, portés par un courant de vent aussi régulier, aussi bien connu des savants, que peut l’être le cours de n’importe quel fleuve terrestre.

Alban se tut.

Dans la salle commune, le froid commençait à devenir très vif.

Les portes extérieures furent fermées et Mme Ismérie fit briller les lampes à incandescence.

On eût pu, à la rigueur, se passer de leur clarté.

Par les fenêtres et le plafond vitré, les étoiles répandaient une lueur azurée qui eût pu permettre de lire.

C’est qu’à ces hauteurs l’atmosphère, que ne trouble aucune vapeur, est d’une limpidité qui donne à tous les astres un éclat presque insoutenable, un rayonnement féerique.

Alban avait atteint, dans un des casiers, un grand atlas météorologique.