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copiques, morts depuis des centaines de siècles et dont nous absorbons des milliers dans une seule aspiration… Un savant a observé qu’en passant auprès d’une maison en construction, on avale une incroyable quantité de ces coquillages microscopiques antédiluviens dont l’agglomération a formé les gisements de pierre calcaire, si abondants dans les environs de Paris. Tout, dans l’atmosphère, est dans un perpétuel mouvement. L’équilibre, toujours rompu, se rétablit toujours harmonieusement. Les rayons du soleil élèvent de la mer la vapeur d’eau qui, sous forme de pluie, de glaciers, de rivières et de ruisseaux, ira porter en tous lieux la fertilité et la vie. En rabattant vers le sol les substances en suspension dans l’air, la pluie enrichit, chaque année, le sol, d’une masse de substances fertilisantes, des azotates principalement, dont la quantité, pour un mètre carré et pour une année, a été évaluée, d’après des calculs précis, à plusieurs kilogrammes… C’est le mouvement imperceptible, mais continuel, des eaux qui travaille lentement à engloutir les montagnes les plus hautes et les plus rocailleuses dans le lit des mers. Car l’eau pénètre dans les moindres interstices du rocher. Cette eau, quand elle vient à se solidifier sous l’influence du froid, fait éclater la pierre, l’effrite, la pulvérise, la divise en parcelles assez minimes pour être transportées par les torrents et les rivières, ou pour être facilement assimilées par les plantes des sommets, dont les racines, en