Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/147

Cette page n’a pas encore été corrigée

Les premiers sont les plus sombres, et s’étendent sur le plus grand espace ; ce sont eux qui se rapprochent le plus près de la terre, et qui produisent la pluie. Ils sont d’une couleur gris sombre ou noirâtre. Les cumulus, que les marins appellent pittoresquement « balles de coton », sont de gros nuages blancs aux formes arrondies, dont l’épaisseur est de quatre à cinq cents mètres, et qui flottent à une hauteur variant entre cinq cents et trois mille mètres.

– Ce sont ces nuages, interrompit Mme Ismérie, qui prêtent le plus aux descriptions des poètes et aux caprices de l’imagination. Ce sont eux qui, dans nos climats tempérés, contribuent le plus au charme des ciels et à l’éclat des couchers de soleil. Le nimbus n’est qu’une masse épaisse et opaque qui voile et attriste toute une partie du ciel. Les cumulus, au contraire, grâce à leur extrême légèreté, à l’immense diversité d’aspects qu’ils revêtent, affectent, en peu d’instants, toutes les formes que peut imaginer l’esprit le plus capricieux et le plus varié. C’est dans les cumulus que les artistes et les rêveurs découvrent, tour à tour, des apparences de châteaux fantastiques, d’hommes, d’animaux, de montagnes, de dragons et de paysages.

– Et les stratus ? interrogea la petite Armandine.

– Les stratus, répondit Alban, sont ces petits nuages qui traversent le ciel comme de longs filaments. De même que les cirrus, qui affectent