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c’est lui que je soupçonne… Quand j’ai entendu le bruit de la lime, j’ai deviné ce qui se passait. J’ai voulu me lever, aller prévenir mon père, vous-même, M. Bouldu ; et c’est dans le mouvement brusque que j’ai fait que ma tête a porté sur un angle du métal. Alors, je me suis sans doute évanoui, car, depuis ce moment, je ne me souviens plus de rien.

– Mais, mon pauvre enfant, interrompit Mme Ismérie, il faut bien vite appliquer une compresse sur votre blessure, et prendre quelque chose de réconfortant !…

Quelques minutes après, Ludovic, pansé et restauré, s’abandonnait tout entier au plaisir de voguer dans les plaines atmosphériques.

Il avait compté sans Alban.

– Vous avez commis une faute grave, dit sévèrement l’aéronaute. Par votre étourderie et votre désobéissance, vos parents doivent être, à l’heure actuelle, plongés dans le désespoir. J’ai d’autant plus le droit de vous faire des reproches que votre père peut me regarder comme responsable de votre existence, et qu’à l’heure actuelle nous courons un grave péril.

– J’ai eu tort, avoua l’enfant ; mais quant au péril, avec vous je ne redoute rien !

– Je vois, dit Alban en souriant de l’enthousiasme du jeune homme, que si vous êtes volontaire et inconsidéré, au moins vous êtes courageux ; mais il s’agit, d’abord, de prévenir vos parents.