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Il oublia, un moment, ses rancunes et sa colère, et poussa un long et strident éclat de rire, qui fit se retourner toutes les personnes présentes.

– Vous êtes bien gai, mon bon ami, dit le professeur Van der Schoppen… Pourquoi donc riez-vous ?

– Je ris, répondit M. Bouldu, en reprenant aussitôt son sérieux, de la déconvenue qui attend nos adversaires… C’est de la folie ! Unir un ballon ordinaire à une machine plus lourde que l’air ! C’est, permettez-moi de le dire, un accouplement monstrueux, antiscientifique… La carpe et le lapin !… Cela ne marchera pas !

– Nous allons le savoir tout à l’heure, se contenta de répondre Van der Schoppen avec son sang-froid coutumier.

– Mais moi, je le sais d’avance que cela ne marchera pas, rugit M. Bouldu… Je n’ai même pas besoin de le voir ; j’en suis sûr.

Quand à Jonathan Alcott, il demeurait silencieux, et dissimulait de son mieux les angoisses qu’il éprouvait.

Il savait fort bien que si les avaries qu’il avait causées étaient constatées avant le départ de l’aéroscaphe, il serait, lui, Jonathan, soupçonné le premier, et arrêté séance tenante.

Le cœur lui battait à grands coups pendant qu’il suivait, d’un œil anxieux, les détails de l’opération du gonflement.

Qu’Alban eût l’idée de visiter une dernière fois,