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rayons du soleil matinal, apparaissait ainsi qu’un fabuleux oiseau de métal, avec sa longue coque d’aluminium étincelante et ses vastes ailes d’une couleur plus sombre.

Le docteur Rabican, au centre d’un groupe de personnages chamarrés de décorations, paraissait radieux.

Il avait peine à répondre aux félicitations et aux compliments, et serrait énergiquement toutes les mains qui lui étaient tendues.

L’arrivée des trois aéronautes fut saluée par de longs vivats.

Alban Molifer, dont une flamme illuminait le regard, remercia modestement ses amis, franchit l’enceinte, et se mit en devoir de procéder à la préparation du « lévium » qui devait gonfler l’aérostat disposé au-dessus de la coque de la Princesse des Airs.

La préparation de ce gaz n’était, heureusement, ni longue ni difficile.

Quelques bonbonnes d’acide, quelques kilos de rognures métalliques, et c’était tout.

Une effervescence se produisit dans les cuves de porcelaine, et le gaz commença à se dégager.

Le ballon se gonfla lentement, et les soldats, gracieusement mis à la disposition du docteur Rabican par la Direction de l’artillerie, se saisirent des cordages qu’ils ne devaient abandonner qu’au moment du suprême : « Lâchez tout. »

Parmi les spectateurs, Alban remarqua le ter-