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même pour un seul jour, de sa femme et de sa fille ; et il trouvait tout naturel qu’elles partageassent les périls qu’il courait, qu’elles fussent les collaboratrices de ses expériences les plus audacieuses.

Grâce à la force de l’habitude, Mme Ismérie et sa fille n’avaient jamais eu la pensée qu’il pût y avoir quelque danger à monter en ballon.

Aussi, se réjouissaient-elles sincèrement de prendre place à bord de la Princesse des Airs et de participer à la gloire et au succès d’Alban. Armandine, surtout, laissait éclater une exubérante joie.

– C’est ma première ascension sérieuse, disait-elle avec la gravité d’une petite femme.

– Oui, répondait Alban, ton nom va prendre place, désormais, dans les annales de la science.

– Espérons que ce ne sera pas dans le martyrologe, fit gaiement Mme Ismérie.

Alban dormait encore à poings fermés, tant les veilles des nuits précédentes l’avaient fatigué, lorsque, vers six heures, sa fille vint le réveiller.

– Allons, père, s’écria l’enfant en battant des mains… Debout ! Vite ! Tu es bien paresseux aujourd’hui !… Le grand jour est arrivé !… Maman et moi nous sommes déjà prêtes.

Avec la rapidité propre aux hommes d’action, Alban se leva et s’habilla en un clin d’œil.

Un déjeuner de thé et de viande froide était déjà servi sur la table de la salie à manger.