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Ils l’eurent vite trouvé et continuèrent dès lors à mener l’existence hasardeuse et nomade des artistes forains.

Alban avait promptement fait partager à Ismérie sa passion pour les voyages aériens.

Ils exécutèrent ensemble plusieurs ascensions, et la jeune femme devint une aéronaute de première force.

C’est deux ans après l’incendie du cirque que naquit la petite Armandine, qui fut, de bonne heure, habituée aux exercices acrobatiques.

Dès l’âge de sept ans, elle avait déjà fait sa première ascension.

Après de longues années d’épreuves, Alban touchait enfin à la récompense de ses efforts.

Il allait dépouiller la défroque étincelante du banquiste pour redevenir, aux yeux de tous, le gentilhomme et le savant qu’il n’avait pas cessé d’être.

Mme Ismérie, qui allait avoir trente-cinq ans, n’annonçait en rien, par ses allures et sa toilette, la bohémienne des cirques et des champs de foire. À la voir, on ne se serait guère douté que cette silencieuse personne, aux traits réguliers et graves, au regard calme et limpide, était l’audacieuse gymnasiarque, l’ascensionniste intrépide dont, chaque année, à intervalles réguliers, les journaux parlaient avec éloge.

Toujours vêtue de noir, elle ressemblait bien plus à la femme d’un fonctionnaire ou d’un industriel qu’à une écuyère en renom.