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s’étaient précipités à travers la ville dans une galopade effrénée, tous les animaux furent brûlés ou asphyxiés.

On entendit, à une distance considérable, le rugissement des lions, le barrissement des éléphants qui se débattaient affolés au milieu des flammes.

Il ne resta rien de la ménagerie et des accessoires, qui représentaient un capital fort important.

Ismérie qui, la veille, aurait pu être considérée comme un brillant parti, se trouva du jour au lendemain, sans ressources.

Alban, qui pendant l’incendie, s’était signalé par sa bravoure, et qui portait, aux mains et au visage, les traces de nombreuses brûlures, reçut, dans la chambre d’hôtel où ses blessures le clouaient, la visite de la jeune fille.

Elle était pâle et ses yeux étaient rougis de larmes.

– Monsieur Alban, dit-elle, je suis orpheline et je ne possède plus rien maintenant. Je ne suis plus qu’une humble foraine, sans argent et sans amis. Voudrez-vous encore de moi dans ces conditions ?…

Alban, tout emmailloté de bandages, et à qui on avait recommandé l’immobilité la plus absolue, se redressa, dans un élan dont il ne fut pas maître.

– Mademoiselle, s’écria-t-il, si les sentiments que vous venez de m’exprimer n’étaient dictés