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Abandonné de tous, désespéré, le jeune homme accepta.

Sa force et son agilité naturelles lui permirent bien vite de tenter les exercices les plus difficiles et de rivaliser brillamment avec les professionnels.

Cependant, le jeune homme n’avait nullement renoncé à sa chère aérostation.

Il faisait des ascensions chaque fois que l’occasion s’en présentait.

Ce qui ne l’empêchait pas, dans ses heures de loisir, que ce fût dans l’écurie du cirque, ou dans la cellule roulante du nomade, de piocher, avec un acharnement inlassable, son projet de ballon dirigeable ; et il n’hésitait pas à sacrifier la majeure partie de ses maigres appointements en achats de traités spéciaux.

Dans le monde des forains, où Alban était très aimé et très respecté, on le considérait malgré tout un peu comme un maniaque.

C’est à cette époque qu’Alban fut engagé comme trapéziste par M. Stéphen Bunger, manager d’un grand cirque qui faisait le tour de l’Europe avec deux cents chevaux, quatre éléphants, treize lions, dix-huit tigres, un poney qui disait l’heure, deux ânes qui jouaient aux dominos, un chien parlant et valsant, six chats mandolinistes, une chèvre qui comptait jusqu’à cent – ex-comptable, assurait le clown en saluant, à la Banque royale d’Angleterre – deux dromadaires, trois chameaux, une girafe, un cochon qui, de son