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mis à étudier, tout seul, les sciences, avec la rigoureuse méthode moderne.

Le père et le fils n’avaient pas tardé à se brouiller.

Le vieux vicomte, qui était un mystique, une sorte d’illuminé, ne pouvait admettre des théories qui renversaient ses projets les plus chers, et mettaient à néant des idées qu’il avait regardées, toute sa vie, comme des articles de foi.

De plus, il trouvait son fils trop tapageur, trop enclin à s’adonner aux exercices corporels.

Le jeune homme tenait de sa mère une robuste Flamande, un besoin de lutte, d’activité, de vie au grand air, que le vieux vicomte, toujours confiné dans sa bibliothèque, ne parvenait pas à comprendre.

Alban chassait, pêchait, montait à cheval comme un écuyer de l’Hippodrome, passait des nuits entières à l’affût, et allait dénicher, à la cime des sapins ou des peupliers, des nids de pies et de corneilles.

Sa force physique et son agilité lui avaient conféré une sorte de royauté parmi les jeunes gens du pays.

Alban avait vingt ans lorsque le vieux vicomte, qui était devenu de plus en plus sévère et de plus en plus maussade, mourut subitement.

Le jeune homme trouva des affaires très embrouillées.

Il dut passer à travailler une huitaine de jours avant d’y voir clair dans le monceau de paperasses