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substances chimiques coûteuses ou des appareils délicats, les quatre grandes fermes qui entouraient le château de Florizel.

Le vicomte, travaillant sans méthode, et s’obstinant à réaliser l’impossible, n’était, comme on le pense bien, parvenu à aucun résultat sérieux.

Mais il était arrivé à de curieuses découvertes de détail.

En appliquant certaines formules de la médecine et de la pharmacie du Moyen Âge, il guérissait, chez les paysans, des maladies que la science officielle considère, encore aujourd’hui, comme incurables.

Dans le pays, il était à la fois aimé et craint. Les uns le considéraient comme un saint, les autres comme un infâme sorcier.

Privé de bonne heure de sa mère, Alban avait été élevé un peu à la diable, par de vieux serviteurs, qui faisaient, pour ainsi dire, partie de la famille, dans le château poussiéreux et mélancolique dont l’ameublement n’avait pas été renouvelé depuis Louis XIV, et dont toutes les pièces étaient encombrées de bouquins et d’appareils bizarres.

De bonne heure, son père, l’avait initié à la chimie telle qu’il la comprenait ; mais Alban, d’une intelligence très précoce, avait promptement reconnu la vanité de ce fatras de formules contradictoires ; et sur les conseils d’un vieux gentilhomme du voisinage, M. de Liberges, qui avait connu l’illustre baron Thénard, il s’était