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en des choses pour te donner une éducation aussi forte que ma tendresse, et voilà le fruit de mes peines !… Est-ce que tu te rends compte de ce que j’ai fait pour toi ?…

JACQUES

Oui, quoi… tu as…

PELLETIER

Oh ! Non, ne me dis pas que j’ai fait ce qu’ont fait les autres pères.

JACQUES

Tu t’es privé ?

PELLETIER

Oui… mais tu ne t’en es jamais aperçu !… Nous ne sommes pas si riches que tu crois !… Nous ne sommes pas riches. Tu es très élégant… tu t’habilles très bien… moi, c’est tout fait !… Je ne me plains pas… je l’ai voulu… et je ne le regrette pas encore… Ah ! Mon petit bonhomme, tu ne t’es rendu compte de rien !… Ta mère est morte deux ans après ta naissance… il y a quatorze ans de cela, comprends-tu ?