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t toutes les exigences de notre situation… ça, reconnais-le ?… (Il regarde sa montre.) Ne regarde pas tout le temps ta montre… je sais que tu veux que je m’en aille… mais avant de m’en aller, moi, je veux que tu comprennes bien ceci… Je ne t’ai jamais reparlé de notre mariage — que je souhaite tant — depuis que tu m’as fait comprendre qu’il fallait y renoncer à cause de ton fils. Je tolère donc, par amour, une existence fort peu agréable, tu peux me croire. Car enfin, je suis fière de toi, tu le sais… je voudrais t’aimer en pleine lumière… et tout cela m’est refusé !… Par respect pour ce jeune homme, je ne peux venir chez toi que clandestinement, de cinq à sept !… Enfin, je dois faire taire sans cesse mon orgueil de femme…

PELLETIER

Il ne t’obéit guère !

MADAME BLANDIN

C’est bien, adieu !

PELLETIER (la prenant dans ses bras.)

Embrasse-moi !… Quelle histoire !

MADAME BLANDIN

C’est une femme que tu attends ?