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et comme s’il entrevoyait un rayon de vérité, il n’en persista pas moins dans son opinion et emporta dans la tombe la conviction que le cow-pox avait sa source dans les eaux-aux-jambes.

Les idées que Jenner avait émises étaient trop incertaines pour qu’on ne fût en droit de les commenter ; c’est en effet ce qui arriva.

En 1801, le docteur Loy confirma un des premiers sa manière de voir.

Deux habitants du comté d’York, dont l’un exerçait la profession de maréchal, l’autre celle de boucher, ayant tous deux soigné des chevaux atteints d’eaux-aux-jambes, eurent par suite une éruption pustuleuse sur les mains, que Loy reconnut, après un examen attentif, pour être celle de la vaccine. Alors et sans perdre de temps, ce savant médecin se servit de la sérosité des pustules de cette éruption pour inoculer deux personnes et une vache ; de la sérosité de celles qu’il fit développer sur la vache, pour inoculer un enfant qui présenta à son tour de très belles pustules vaccinales ; et enfin, inoculé avec du véritable vaccin, cet enfant se montra réfractaire à l’inoculation.

Le résultat était complet, il ne laissait subsister aucun doute. Pouvait-on dès-lors dire que l’opinion de Jenner était exacte ? Loy se contenta de le penser. Mais il voulait encore d’autres preuves ; aussi tenta-t-il de nouveaux essais. Il inocula une première fois la sérosité des eaux-aux-jambes sur la mamelle d’une vache et n’obtint qu’un résultat négatif. Il répéta encore plusieurs fois son opération sur la vache, et aussi sur l’homme, avec de la sérosité d’autre source, prise sur des chevaux différents ; le résultat fut le même.