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BYRON


Et le monde eût voulu que, d’une âme asservie,
Te courbant humblement sous la commune vie,
Tu suivisses ta route en ce siècle pervers
Sans proclamer ton nom, sans offenser l’envie,
Et sans blesser la foule en secouant tes fers !

Ah ! tu n’étais pas fait pour marcher avec elle,
Puis te laisser conduire à la chaîne attaché :
Non, trop de feu céleste avait été caché
Non,Sous ton enveloppe mortelle.

Quand la poudre enfermée en un frêle roseau
Prend la vie et s’élance en nos fêtes brillantes,
Jetant de tous côtés ses flammes pétillantes,
Courant, se déployant en gerbes, en réseau,
Des cris de peur, joyeux, à ses éclats répondent ;
Les groupes éperdus se brisent, se confondent ;
Car le tuyau qui siffle et serpente enflammé,
Menace en effleurant, brûle ce qu’il caresse,
Se roule sous nos pieds, jusqu’à nous se redresse,
Trouble un jeune quadrille à la danse animé,
Et répand un effroi dont le cœur est charmé.