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CHANT PREMIER.


Aux fêtes de la vie imprudent qui s’enivre
Sans porter au cercueil l’ivresse des festins !
On peut toujours mourir dès qu’un nom doit survivre,
Alors qu’il doit grandir avec de grands destins.

Bien jeune pour la mort, déjà vieux pour la gloire,
BienSûr de renaître dans l’histoire,
Byron, au sort jaloux tu cèdes sans effroi ;
Après de longs débats, c’est la seule victoire
AprèQu’on l’ait vu remporter sur toi.

Que dis-je ! il lui tardait de proclamer tes titres :
Il sait qu’à nos respects il faut un souvenir :
Que la gloire, ici-bas, n’a que deux grands arbitres
Que Qui sont la mort et l’avenir.

Aux hommages du monde il livre ta poussière ;
Et tous ceux qui naguère ont méconnu tes droits,
Te saluant grand homme, endormi sous la pierre,
T’ouvrent avec respect le sépulcre des rois.

Mais toi qui retiré dans ton âme profonde,
D’un sang presque royal répudiais l’orgueil[1],

  1. On dit qu’il descendait des rois d’Écosse par sa mère.