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gique métamorphose en hommes vivants des cadavres d’animaux.

Ce restaurateur du monde continue de faire rouler sur les merveilles qu’il opère, la partie la plus fondamentale, la plus héroïque et, souvent aussi, la plus drolatique du folk-lore algonquin.

Premier éducateur des Peaux-Rouges sur le radeau primitif, il leur apparaît plus tard à Michillimakinac, leur enseigne à faire des rets, art dont le fil d’araignée lui donna l’idée, et confie aux génies de cette île le soin d’y protéger la pêche.

Capable de voyager à la manière des esprits, il est allé jusque par delà les portes du jour. Lutteur adroit et rusé, il a vaincu Plume-de-Perle, le manitou des Rochers-Peints, qui faisait garder par deux énormes serpents de feu l’entrée de sa caverne. Il vengea ainsi la mort de son grand-père venu de la lune à la recherche de son épouse.

Sait-on pourquoi l’un de nos pics a la tête rouge ? — Michabou la lui a teinte avec le sang de Plume-de-Perle dont cet oiseau lui avait révélé l’endroit vulnérable.

Au reste, il se fait obéir de tous les animaux et les réunit quelquefois en grand conseil. Dans ces réunions solennelles, gare à ceux qui n’observent pas les règles. Ces jolis petits plongeons qu’on nomme grèbes s’en souviennent : ils ont tous les cuisse soudées au corps depuis que leur ancêtre a reçu en bon en-