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quelle ne se rattache quelque étrange événement. Leur histoire d’après la tradition indienne, en serait vraiment une, et se rangerait parmi les curiosités littéraires. »

« Sur la terre fourmillent des manitous bons et mauvais. Ceux des forêts s’habillent de mousse et un millier d’entre eux peuvent se mettre à l’abri d’une fleur.»

« L’Ojibois, couché à l’ombre des futaies, se croit entouré de ses dieux et découvre leurs voix grêles dans le bourdonnement des insectes. Les yeux à demi clos, il les aperçoit prenant leurs ébats par milliers dans un rayon de soleil. Il les voit et les entend le soir de tous côtés. Dans les sublimités et les profondeurs, ils lui apparaissent, étalant leurs tailles graciles, peintes de minium, leur pompe séductrice et leur féerique orgueil. »

« La terre ne produit pas une plante remarquable sans que celle-ci ait un manitou qui la protège, tout en restant lui-même sous la suprématie du dieu de la médecine. C’est de ce dernier qu’hommes et femmes peuvent apprendre à connaître les vertus des simples, faveur qui s’obtient par des jeûnes. »

Ainsi la mythologie algonquine, riche entre toutes, s’enjolive de récits et de tableaux pittoresques dont nous allons faire quelques esquisses.

Paugouk, manitou de la mort, est un squelette chasseur d’hommes. Armé d’un arc et d’une mas-