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res vantent la dignité extérieure et les progrès, y aient excellé.

Si nos relations plus rares avec eux exigent certaines réserves dans les conclusions, elles nous fournissent tout de même quelques témoignages révélateurs. Le P. Rasles a pu se convaincre qu’ils n’avaient pas imité des Hurons-Iroquois les fortifications, les cabanes à quatre ou cinq feux et le régime agricole, pour ne négliger que leur culture intellectuelle. Voici comment il apprécie un de leurs orateurs : « Je vous avoue que j’admirai son flux de paroles, la justesse et la force des raisons qu’il exposa, le tour éloquent qu’il leur donna, le choix et la délicatesse des expressions dont il orna son discours. Je suis persuadé que, si j’eusse mis par écrit ce que ce sauvage nous dit sur-le-champ et sans préparation, vous conviendriez sans peine que les plus habiles Européens, après beaucoup de méditation et d’étude, ne pourraient guère composer un discours plus solide et mieux tourné. »[1]

MYTHOLOGIE ET FOLK-LORE.

Tandis que les Iroquois, en peuplant leur antiquité de géants et de monstres, trahissent leur préférence pour la force physique, les Algonquins montrent plus de goût et d’admiration pour la puissance in-

  1. « Lettres édifiantes et curieuses… » : Lettre du P. Sébastien Rasles, à Narantsouak, 12 oct. 1725.