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en mocassins

À part l’oracle plus haut cité, l’histoire n’a pas conservé les discours de Pontiac : c’est qu’il ne les prononça jamais comme les Iroquois aux assemblées internationales de Philadelphie ; mais devant des sauvages, au milieu des bois. Voici toutefois des paroles qu’il adressa à une députation des colons Français du Détroit. Ceux-ci se plaignaient d’être traités en ennemis, par le fait que l’armée des assiégeants ne respectait pas leurs moissons. Le grand chef, pris à l’improviste, répondit sans préparation : « Frères, cette guerre, je le sais, est ennuyeuse pour vous, car mes guerriers passent et repassent sans cesse dans vos champs. J’en suis marri. Je suis loin d’approuver, croyez-le bien, les dommages qu’ils vous causent ; soyez-en convaincus en vous rappelant la guerre avec les Renards et la part que j’y ai prise. Il y a maintenant dix-sept ans que les Sauteux de Michillimakinac, unis aux Sakis et aux Renards, se ruèrent sur votre contrée pour vous détruire. Quel fut alors votre défenseur ? N’est-ce pas moi et mes jeunes gens ? Makinac, le grand chef de ces nations, avait… promis de revenir dans son village avec la tête de votre commandant dont il devait manger le cœur et boire le sang : n’ai-je pas pris votre défense ? Ne suis-je pas allé à sa tente lui dire qu’avant de tuer les Français, il devrait me tuer moi-même avec mes guerriers ? Ne vous ai-je pas aidés à les mettre en fuite et à les chasser ? Et