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les algonquins

duit au Maître de la vie qui le prend par la main et lui donne pour siège un chapeau bordé en or. Alors Dieu lui dit : « Je suis le Créateur du ciel et de la terre, des arbres, des lacs, des rivières et de tout ce que tu vois… »

« Comme je vous aime (c’est-à-dire les sauvages), vous devez faire ce que je veux, et éviter ce que je déteste. »

« Ne buvez pas jusqu’à perdre la raison ; qu’il n’y ait pas entre vous de bataille ; ne prenez pas deux femmes et ne recherchez pas celles des autres, car c’est là une conduite mauvaise et que je déteste ; n’ayez qu’une femme et gardez-la toute votre vie. »

« Lorsque vous partez en guerre, vous faites de la jonglerie et vous entonnez le chant de la médecine pensant me parler ; vous vous trompez : c’est au Mauvais-Esprit que vous parlez… Il vous pousse au mal, et, ayant besoin de me connaître, vous vous adressez à lui. »

« La terre que vous occupez, je l’ai faite pour vous et non pour d’autres : pourquoi souffrez-vous que les Visages-pâles y demeurent ? Ne pouvez-vous pas vous passer d’eux ? Ceux que vous appelez « les enfants de votre grand-père » (c’étaient les Français), suppléent à vos besoins ; mais si vous étiez moins méchants, vous pourriez vous passer d’eux et vivre comme autrefois, avant de les connaître. Avant l’arrivée de ces prétendus frères, ne trouviez-vous