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de tous ». Ses femmes et ses filles, les plus fines brodeuses du pays, s’ajustent « comme des nymphes » et dansent « comme des comédiennes ».[1]

Le bon goût de la race algique se révèle jusque dans le choix des lieux dont elle a fait les centres de sa vie nationale et qui sont, entre autres, Le Bic, Saguenay, le Sault Ste-Marie, l’île Manitouline, Michillimakinac, le voisinage des Rochers-Peints, le lac Nipigon, le lac des Bois qu’ils habitent encore, en un mot, tous les sites les plus enchanteurs du Canada.

Bien avant l’arrivée des Français au Canada, les Algonquins témoignent de leur goût pour les échanges commerciaux.

Une belle nappe d’eau sommeille sur les hauteurs des Laurentides, au milieu des sables et des rochers : celle du lac Nékouba. Autour du plateau stérile dont elle occupe le centre, naissent les plus grands affluents nord du Saint-Laurent et quelques tributaires de la baie d’Hudson. Sur ses bords se tient encore, au temps de la découverte, le grand marché des Algonquins. À époques fixées, ils y montent de toutes les directions, pour faire leurs échanges.

Ceux du nord y arrivent avec des peaux de phoques, des dents de morses, des fourrures blanches et les longues cornes deux fois recourbées des buffles musqués. Ceux du Saint-Laurent et des Grands Lacs

  1. Sagarel : « Hist. du Can. », p. 814