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les hurons-iroquois

de paix et à combattre les tribus qu’ils veulent soumettre.

En réalité, ils se rendent redoutables surtout par une diplomatie et une ténacité dont leurs voisins ne semblent pas capables.

Ils élargissent les principes du droit international au profit d’un vaste projet conçu par leurs ancêtres et favorisé dans son exécution par des faits merveilleux. Ce projet est l’unification de toutes les tribus sans distinction de races. Persuadés qu’ils accomplissent une mission providentielle, ils considèrent la partie de l’Amérique qui s’étend au nord du Mexique et à l’est du Mississipi, comme une espèce de terre promise dont il leur faut, bon gré mal gré, réunir tous les peuples en une seule famille, et font ainsi, dans un but d’universelle amitié, des guerres barbares.

Ont-ils vaincu ou massacré une bourgade, ils tâchent de s’en assimiler les restes. À cette fin, ils séparent l’époux de l’épouse, les enfants de leurs parents, et les dispersent dans leurs différents villages. Cette dissociation rompt les liens anciens, facilite les nouveaux et rend impraticables les projets d’évasion par famille. Ils ne sont pas sans voir ce qu’elle a d’inhumain ; mais il faut, comme ils disent, couper la chair en lambeaux et la disperser parmi les tribus[1]. Ainsi le veut leur politique

  1. Voir Parkman : « Conspiracy of Pontiac », vol. I, p. 30.