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tes pour le pays des Iroquois : la neige sera forcée de mentir. Aussi prudent que rusé, il chemine autant que possible, sur les hauteurs où le soleil a déjà découvert ça et là des étendues de terre et des rochers qui interrompent ses traces.

Il arrive enfin près d’un village iroquois et s’arrête pour attendre deux complices : les ténèbres et le sommeil.

La première nuit, il tue et scalpe tous les habitants d’une cabane, et fait ce coup avec tant d’habilité qu’il ne réveille personne.

Grand émoi le lendemain matin : on bat les champs et les bois du voisinage. On cherche trop loin : Piescaret repose, tranquille, au milieu du village, tout près de la cabane théâtre de son exploit, sous une pile de bois.

La deuxième nuit, sa hache mystérieuse endort pour toujours une autre famille.

Le troisième soir, plus rien à faire : tout le monde est sur pied. Allons-nous-en, se dit l’Algonquin, et il ramasse pour partir, ses chevelures ensanglantées. Mais voici qu’il hésite, regarde, sort à pas de loup et se décide à faire la revue des cabanes… On veille sous les toits, mais dehors, la sentinelle s’est endormie… Il l’assomme, la scalpe en un tour de main et décampe. Il en est grand temps : au bruit de sa hache, toute la population sort en criant des caba-