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les hurons-iroquois

peut-être après avoir contemplé d’autres créations caractéristiques de la race d’Atta.

Voici quelques esquisses des maux qui affligèrent les grands aïeux des Iroquois :

La Grande-Tête. — Une tête humaine gigantesque, à longs cheveux ondoyants, roulant des yeux féroces, vole comme un noir météore au-dessus des bois et des lacs. Cette espèce de Méduse répand l’infection et les influences morbides. Juchée sur le sommet d’un rocher d’où les mèches noires de sa chevelure retombent en serpentant, elle guette ses victimes. Un mortel passe-t-il dans son voisinage, elle grogne cet avertissement funèbre : Je te vois, je te vois : tu vas mourir, et s’élance sur sa proie qu’elle déchire à belles dents.

Le Serpent du lac Ontario. — Hinoun est dieu du tonnerre et frère du Vent-d’Ouest qui l’aide à rassembler, les nuages et à répandre la pluie. Il a sous le Niagara son tempétueux palais et il en sort avec ses fils, géants comme lui, pour lancer la foudre sous forme de quartiers de rochers, et vomir les éclairs qui déchirent les ténèbres.

Or, si l’on se transporte par l’imagination à une époque très reculée, on voit un immense serpent encorné dévaster le lac Ontario et ses rivages. Le soleil et la lune éclairent tour à tour l’engloutissement des victimes dans ses flancs tortueux. À la fin, il n’y a plus une barque sur l’eau, plus une cabane