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les hurons-iroquois

les yeux, nous surveillerons votre conduite. Ne réfléchissez pas ; mais partez et prenez ce collier de porcelaine. »[1]

Voilà un discours remarquable pour la fierté, sans doute un peu sauvage, du ton ; mais aussi pour l’enchaînement des idées et l’éloquence parlementaire qu’il montre en formation avancée chez les Conférés. On y voit même, particularité intéressante, avec quelle maturité ceux-ci pratiquaient l’art de gouverner et inauguraient la politique suivie depuis par le Canada et les États-Unis à l’égard des sauvages : politique qui consiste à les traiter en enfants et à leur laisser des terres qu’ils n’aient pas le droit de vendre.

Ainsi parlaient les Garakonthié, les Canehoot, les Adaratah et un grand nombre d’autres. Un contemporain de Téganissorens disait de ce Demosthènes des bois, que son éloquence aurait plu partout.

GRANDES FÊTES.

Conjointement avec l’art oratoire, travaillaient aussi dans l’intérêt de la Ligue, l’esprit de tradition et le respect des ancêtres.

Qui nous dira, par exemple, à quelle antiquité remonte l’origine des vestales iroquoises ? Les au-

  1. Colden : « Hist. of the Five Nations, » vol. II, pp. 106, 107, 108.