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les hurons-iroquois

Cette conception géniale et sa réalisation qui fut une merveille de hardiesse et de persévérance, établissent une des différences les plus tranchées entre l’Iroquois clairvoyant, tenace, et l’insouciant Algonquin.

S’il faut en croire la légende, cinq tribus se coalisèrent d’abord, et, sous la dynastie des Attotahro, réussirent à triompher des géants et des monstres. Puis elles continuèrent à se chercher d’autres adjoints, et cela de préférence parmi les peuples de même sang, les plus faciles à incorporer.

Les Tuscaroras seuls entrèrent de bon gré dans la Ligue, et les autres, après des guerres longues et acharnées, furent détruits comme tribus. Tel fut le sort des Andastes, des Ériés, des Hurons et des Neutres. Ils eurent beau faire preuve d’une fierté et d’une férocité dignes de leurs cousins, les Attiwondaronks[1] eurent beau se déclarer neutres et essayer d’être le rempart des Hurons, ils ne purent lasser la ténacité de la Ligue : elle les harcela tant, qu’elle finit par les affaiblir et leur faire accepter, comme un bienfait, l’incorporation à leurs vainqueurs.

Exterminer les ennemis irréductibles, afin d’absorber les survivants trop faibles pour se défendre ; soumettre les autres bon gré mal gré, afin de se les

  1. Appelés Neutres à cause de leur politique.