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LA FIANCÉE DU MANITOU.


Sujet emprunté à Schoolcraft.


Rien peut-être n’est plus délicieusement sauvage que les collines de Kaug-Woudjou. Elles ondulent, quelque part au nord du lac Supérieur, sous un riche manteau de forêt dont émergent çà et là des rochers pittoresques, décorés de bouleaux rachitiques qui se tordent au vent. Dans leurs ravins, des ruisseaux promènent, en murmurant, leur onde, et des étangs dorment depuis des siècles, au chant des grenouilles, sous des nappes de nymphéas blancs et tout embaumés.

Leurs longs penchants vont finir sur les grèves du Kitchigami[1], et la continuité en est rompue par d’immenses terrasses dont le sol disparaît sous les bois, et quels bois ! On y marche à l’ombre des pins séculaires ; sur des tapis roussâtres de fines feuilles mortes que tache à peine le soleil de midi ; dans un air embaumé et à la musique si douce ! du vent dans les cimes vertes.

  1. Nom algonquin du lac Supérieur.