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en mocassins

canot, la perfidie des années, le départ des illusions. Il lui répète son chant de mort en chœur avec ses frères, et termine par la chasse au serpent qui lui fournit l’occasion d’entendre parler d’elle.

Tour à tour émerveillée, joyeuse, émue, pensive, Atta reste suspendue à ses lèvres éloquentes. Elle ne se lasse pas de l’entendre. Il lui semble revoir un frère revenu d’un voyage lointain et périlleux, rempli de fabuleuses aventures. Elle ne lui cache pas son admiration pour son courage et se montre touchée d’avoir été l’objet de tant de recherches, le but d’exploits si héroïques, la récompense d’une si longue attente, la trésorière de tant de bonheur.

Cédant à ses instances, Agohao lui dit encore les péripéties de son ascension et son arrivée au paradis dont le calme heureux, succédant à tant de périls, le transporta d’allégresse.

***

Alors, d’un sac en peau de loutre dont l’usure raconte aussi les misères passées, Le-Loup tire plusieurs gros coquillages qui contiennent ses provisions : des mets inconnus au ciel et mis en conserve dans de la graisse d’ours aussi blanche que la neige.

Avec les précautions requises, Atta l’aide à étaler sur le gazon céleste, les éléments d’un rustique festin. Cela fait, elle va d’un pas léger, cueillir de beaux