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en mocassins

Placées au sommet de l’attelage volant, et plus libres, elles se balancent doucement sur leurs longues ailes noires, presque immobiles, et de leur vue perçante sondent les espaces.

À grands coups de rémiges, les oiseaux continuent d’escalader des cieux monotones où il n’y a plus même de nues.

Plus haut, toujours plus haut, en des azurs apparemment sans bornes, ils montent.

***

Cri unanime des aigles, des goëlands, des vautours, des cormorans et des frégates, qui lèvent toutes leurs têtes. Le-Loup regarde… Encore très haut, vers le midi, l’azur intense se découpe en cimes de montagnes sur un fond de lumière blanche… On monte…

Des nuées jaunes maintenant, puis des monts vertigineux, des forêts, des rochers à formes de rêves, deviennent visibles…

On monte, on monte…

Saisi d’émotion, Agohao répète : « Le paradis, le paradis ! »

Bouche bée, respirant à peine, le voici qui contemple de tout ses yeux, le merveilleux paysage de plus en plus nettement distinct.

***