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LE PARADIS PERDU
D’APRÈS LES HURONS-IROQUOIS

S’il faut en croire les Hurons-Iroquois, Taronhiawagon créa l’homme sur la terre et la femme dans le ciel. Comment la future mère du genre humain émigra-t-elle vers ce bas monde ? — Un épisode de leur fantastique genèse le raconte.

Le narré s’ouvre entre le ciel et l’eau, avant la formation du continent américain. À cette époque reculée dont plus d’un nuage nous séparent, la mer est le séjour de tous les animaux. Les premiers hommes au nombre de six, l’habitent aussi, non toutefois à la manière des poissons et des amphibies : ils ne vivent pas dans les eaux, mais dessus ; ayant pour tente la voûte étoilée, et pour foyer le soleil.

Jour et nuit, le vent les cingle et le flot les ballotte. Enfants de la nature et frères des météores, ils chevauchent sur les marsouins ou se reposent sur le dos d’énormes tortues qui viennent dormir au soleil, à la surface des eaux.

Longtemps sans barque et sans armes, ils inven-