Page:Guindon - En Mocassins, 1920.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.
14
en mocassins

même deux lieues autour des villages iroquois. Plus tard, le général Sullivan admire leurs abondantes provisions de maïs, de courges et de fèves, ainsi que leurs vieux vergers.

« Leurs citrouilles… », écrit la M. M. de l’Incarnation, « valent les pommes de rainette de France. »

Leurs jardins rendent en abondance pommes, pêches, prunes et cerises. Ils y plantent les plus belles espèces d’arbres fruitiers qu’ils rencontrent dans les bois et vont souvent chercher assez loin.

Ils cultivent aussi le tabac[1], les melons et le tournesol. La graine de ce dernier leur fournit l’huile à cheveux.

L’érable leur fournit le sucre dont ils font, avec du maïs, leur sagamité.

S’il en faut croire une tradition recueillie par Nicolas Perrot, les anciens Iroquois ignoraient l’art de chasser. Durant une période de paix, les Algonquins s’offrirent à leur donner des leçons et invitèrent tout un village à partir avec eux pour une région de chasse où ils passeraient l’hiver.

On s’entend, on se réunit pour le départ, et douze jeunes gens dont six de chaque nationalité, prennent les devants pour aller faire une provision de gibier avant l’arrivée des familles.

  1. Sagard dit du pays habité par les Neutres : « Cette province contient prez de cent lieues d’étendue, où il se fait grande quantité de très bon pétun qu’ils traitent avec leurs voisins ». Gr. Voy. au pays des H., C. XVII, p. 211.