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en mocassins


Ouvrant son aile magnifique,
Le manitou suit cette voix,
Et le nuage qui l’indique
Vole sur l’onde ou sur les bois.

L’esprit sournois qui se relègue
Dans les grottes au fond du lac.
Le redouté Nibanabègue ;
Le nain des bois, l’Imakinac
Dont les pinières sont hantées ;
Les joyeux Poukouaginins,
Danseurs des cimes enchantées
D’après les contes algonquins ;
Quittent sommets, gouffres, rivages,
Et se mêlent aux rayons d’or
Que laissent passer les nuages
Et dont les eaux brillent encor.

Et les voici tombant sur l’île,
Ainsi qu’un tourbillon de fleurs,
Fleurs vivantes, le pied agile
Et l’aile peinte en cent couleurs.

La voix d’Oka s’est attendrie.
Pour entonner un autre chant
Aux manitous, à sa patrie.
Aux fastes d’un passé touchant.