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en mocassins


Perché sur des pieds de héron,
Il bat de ses ailes d’aiglon,
Court et s’envole dans les brumes,
En secouant ses long cheveux.

Le voyez-vous, ondes et cieux ?
C’est Oka, l’antique génie
Du lac…
À sa lèvre embouché,
Chante un roseau frais arraché :
Oh ! l’enivrante mélodie !

La flûte enchantée

Dans les beaux jours de juin, lorsque la fleur sourit
Au ciel, et que la brise,
De l’aile bat les foins où l’oiseau fait son nid,
Le noir goglu se grise
De plaisir : il s’élance en l’air frais du matin,
Et là, joyeux trouvère
De la chaude lumière,
Dans sa gorge de jais module son refrain.

Ainsi, ta flûte, Oka, jouant loin de la grève,
Égrène dans les airs ses modulations,
Et le lac fait un rêve
Dont le charme relève
De l’orchestre ingénu des prés et des buissons.