Page:Guindon - En Mocassins, 1920.djvu/126

Cette page a été validée par deux contributeurs.
122
en mocassins



Que cache-t-elle aux yeux profanes ?
— De pittoresques rendez-vous
Fêtés au son des chichigouanes[1]
Et qu’enchantent les manitous.

La Barque-à-Rivot.

Au large, voyez-vous ces roches désolées
Que voile un peu l’embrun des flots,
Où la mauve[2] s’endort entre deux envolées,
Loin de la route des canots ?

L’onde en est à peine tachée ;
Elles forment pourtant l’îlot
Dont par l’esprit du lac la paix est recherchée
Et qu’on nomme Barque-à-Rivot.

Deux affûts en cailloux y veillent sans sourire
D’un seul brin de mousse aux vivants.
Le sol pierreux y siffle et la vague y soupire,
En réponse aux baisers des vents.

Aux mois des feuilles purpurines.
Des rayons tièdes et doreurs ;
Lorsque aux aurores les collines
Disputent l’éclat des couleurs.

  1. Instrument de musique propre aux Peaux-Rouges.
  2. Nom vulgaire de la mouette.